• Violence dans les stades, le football est-il malade ?

    Le football est censé rendre les gens heureux, il déchaîne les passions mais il verse trop souvent dans le cauchemar, la honte l’abject. Le football doit rester un jeu, qui apporte des joies et aussi parfois des peines, mais il ne doit pas être un exutoire à toutes les dérives de notre société (irrespect, haine, violence, fraude, abus,...) Tant que les dirigeants ne feront pas le nécessaire pour éduquer ses spectateurs, le football subira ces actes souvent isolés, mais qui le gangrène en profondeur et le rend aujourd’hui malsain. Combien de victimes faudra t’il afin d’éveiller les consciences ?

    Violence, dans le football… Un peu de courage!

    Souvent, on évoque la violence dans nos stades comme étant le fait de quelques  égarés. Il n’y a rien de plus faux. En suivant, le football j’ai pu observer l’évolution des comportements et je dois avouer mes craintes pour le  futur. Les jeunes générations, toutes origines confondues, sont en manque d’identification et le seul drapeau, les seules couleurs qu’ils peuvent  alablement défendre sont souvent celles d’un club. Le transfert des valeurs porte l’intérêt sur des images  fortes véhiculées par la télévision. Peu importe aujourd’hui le sens du geste, c’est la force transmise qui incarne le respect ou non. (Un PV est sortie disqualifiant un club de la suite des compétitions, le lendemain les supporters de ce club ont détruit le mur du stade) Tout revient à l’interprétation donnée et non au sens  premier de l’action. Que peut-on espérer de cette jeunesse en manque de repère, qui ne cherche plus à cueillir les fruits l’instruction, de la  tolérance et du respect des valeurs culturelles qui ont bâti notre cher Sénégal. Que certains osent s’identifier à des valeurs passées et perdues  ’avance, est un phénomène logique compte tenu de la perte de pouvoir des dirigeants. 

    Un peu de courage !

    Aucun doute n’est possible, vous  êtes Sénégalais ! Intimement convaincu que la jouissance de tout service public vous revient de droit, vous n’avez aucun mal à vous persuader que vous pouvez en abuser. La destruction du mur de clôture du terrain de football de la commune, les bagarres entre supporters, l’agression  physique et morale faites aux arbitres pour ne citer que ceux là montrent que la violence et l’ignorance sont plus que jamais présents dans les  stades de football à Mbao lors des NAVETANES.

    Pourtant, faute de courage, rien n’est fait pour attaquer le problème de front. La violence  dans le football est un sujet « serpent de mer ». Il revient tous les ans ou tous les 2 ans, en général à cause d’un incident plus grave que les  autres. Dans ces cas-là, les medias y consacrent quelques articles et débats, les responsables du football (dirigeants) et responsables politiques  expriment leur indignation, au plus fort de la crise on en parle au niveau des ASC, et puis… plus rien. Jusqu’au prochain épisode. Si la situation   de Mbao ne semble pas aussi grave qu’elle ne l’est dans certains stades Dakarois, elle est pourtant très préoccupante. Insultes, chants,  gestes, destruction de biens publics sont une réalité et les instances dirigeantes du football et les responsables politiques ne se donnent pas les  moyens nécessaires pour s’attaquer au problème. Pourtant les solutions existent ! Les stades de football ne sont sans doute que le reflet d’un  malaise plus large et plus profond, qui touche la société dans sa globalité. Mais dans un sport où la jeunesse Sénégalaise est représentée dans  toute sa diversité et où de jeunes étrangers trouvent leur place dans les clubs Séngalais, les valeurs sportives, le respect, l’esprit d’équipe,  l’ouverture d’esprit doivent être défendus pour que le football reste le sport populaire, universel qu’il a toujours été.

    Ensemble, ne laissons pas  le football aux supporters violents et ignorants !

    Comment lutter contre la violence dans le milieu NAVETANES : L’ONCAV compte  aujourd’hui plus de 300 000 licenciés, dont la grande majorité dans des clubs de taille moyenne ou des petits clubs. C’est dans ces clubs qu’il  faut renforcer les actions d’éducation, et encourager et valoriser le rôle des éducateurs. Ces 300 000 licenciés sont les premiers à aller assister  aux matchs de la semaine. En obligeant les clubs à mener, avec les associations engagées dans la lutte contre les violences, des actions de  prévention et d’éducation par le sport.

    En diffusant les « bonnes pratiques » menées par certains clubs en matière de prévention et d’éducation  par le sport (sur les valeurs du sport, le respect de l’arbitre et des adversaires et surtout le respect des biens publics etc.) En condamnant avec  plus de sévérité les gestes et les paroles violentes des joueurs professionnels. Ils ont une véritable responsabilité envers le public, et notamment  es plus jeunes, et les comportements des professionnels doivent être exemplaires.

    Amaneikh SECK

    Professeur d’info à CABIS


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